
Association FALCO SMP
Sortie observation d’oiseaux - Lorient
15 septembre 2024
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Crédit Photo : Jean Lesoud
Libellules et papillons
28 juillet 2024
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Ce fût une très belle après-midi d'observation autour des étangs de Teillay ce dimanche 28 juillet. Nous étions 8 participants à la découverte du monde des libellules et des papillons.
Cette sortie était animée par Jean et Dominique, 2 passionnés à l'œil "vif" partageant leurs connaissances et autres anecdotes. Avec de bonnes jumelles, nous pouvions voir de nombreux détails afin d'identifier ces jolis insectes ailés.
Après quelques battements d'ailes colorés, pas moins de 20 papillons de jour et 3 de nuit ont pu être observés ainsi que 18 libellules différentes.
Un grand merci à Jean et Dominique pour cette après-midi à la rencontre de ce petit monde quelque peu féerique en perpétuel mouvement (Jean-Charles Granier)

Crédit Photo : Agnès Moulin
Crédit Photo : Patrice Vannier
Engoulevents
6 juillet 2024
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21 personnes ont participé à cette balade crépusculaire.
L’animation s’est déroulée en deux temps : une observation des faucons pèlerins sur la carrière du Clos Pointu de Saint-Malo de Phily et une attente du très ponctuel "engoulevent de 22H20, voie numéro 1" ("accès au quai" à partir de 22H15), sur une grande lande appartenant à des propriétaires privés, non loin de là
Pèlerins : observation des adultes : femelle perchée, majestueuse, "royale" et mâle en vol puis perché, "princier". Plumage plus contrasté que celui de la "Reine-mère". Observation également des jeunes, posés sur des lignes de taille de la carrière ou "branchés" dans des pins. Particulièrement mimétiques, que ce soit de dos ou de face : bruns sur le dos avec plumes du dos entourées de liserés blancs caractéristiques des juvéniles, queue barrée de blanc à son extrémité également, poitrine rayée longitudinalement. Si le plumage est discret, les manifestations sonores des jeunes le sont beaucoup moins : quelques cris aigus, notamment en vol, seul ou à deux. Cette fois-ci, les trois jeunes n’ont pas volé simultanément mais ils se préparaient à passer la nuit sur la roche de la carrière et le moment n’était plus aux jeux…
Engoulevents : dans une très belle lande au crépuscule : après qu’un engoulevent ait émis un bref "chant de signalement" à 22H20, le groupe a pu voir à 20 mètres un mâle (puisque chanteur) se placer sur une branche basse de chêne, dans le sens de celle-ci, et y stationner ainsi en chantant une bonne dizaine de minutes, sa silhouette de figurine en papier s’y découpant parfaitement. Il faisait encore assez clair et nous avons pu admirer son plumage écailleux, se confondant à merveille avec l’écorce. Une chance peu fréquente donnée à chaque membre du groupe par le jeu de la circulation des jumelles. Ce mâle est parti un court moment lorsqu’une femelle a surgi à proximité, volant alors vers elle, mais il est revenu un temps sur la branche basse du dessous ! D’autres chants de mâles ont été entendus plus loin avec ce bruit de moteur caractéristique façon "compétition" de "vélos solex". Des individus ont tourné à plusieurs reprises autour du groupe, paradant parfois ou entretenant les liens au sein du couple, le mâle faisant claquer ses ailes ; mâle aux taches bien blanches sur le dessous des ailes et sur les bords de la queue, par-dessous itou. Quel vol ! Avec crochets brusques, moments de "sur-place", changements de direction. Le tout dans un silence absolu. Rien à envier aux rapaces nocturnes ! À propos, un oiseau trapu et massif est passé juste au-dessus de nos têtes, poursuivi par un engoulevent : moment magique. Il s’agissait d’une chouette hulotte que nous avions entendue chanter un peu avant et qu’un engoulevent "raccompagnait" au-delà de son territoire. On n’est jamais trop prudent…
Un beau spectacle sonore et visuel qui a duré une bonne demi-heure. Ensuite les engoulevents sont partis s’alimenter au-dessus de la lande : ce sont de gros consommateurs de papillons de nuit et coléoptères passant à portée de leur bec très court mais à la large ouverture, d’où le nom d’engoulevent. Le spectacle était fini. Nous avons quitté le site.
Je tiens à souligner la grande discipline du groupe d’observateurs, bien sagement assis au sol ou sur des pliants, soucieux de bien capter le chant de l’engoulevent en plaçant leurs mains derrière les oreilles pour amplifier le son. Une secte est née : celle des adorateurs de l’engoulevent. Signe particulier ? Les mains derrière les oreilles. (Patrice Vannier)
Journée Falco
16 juin 2024
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25 personnes étaient présentes. La journée a été en fait réduite à une demi-journée : en effet, nous avions prévu l’après-midi d’observer des busards cendrés (rapace rare venant d’Afrique). Un seul site était observable mais le groupe aurait été trop près du nid de busards, pouvant occasionner un dérangement. Ceci à un moment, l’après-midi, peu favorable aux observations, les busards étant très discrets à cette période de la journée quand les jeunes ne sont pas encore nés. S’agissant des autres nids, ceux-ci ont connu bien des malheurs : prédation naturelle pour deux nids (busards Saint-Martin) et deux destructions de pontes dues à la fauche d’herbe par un agriculteur non coopérant (un nid de busards cendrés et un nid de busards Saint-Martin). Mauvais choix cette année pour ces busards que de nicher dans des parcelles en herbe, fauchées les premières !
Nous souhaitions encore vous montrer un couple nicheur de faucons élanions blancs mais malheureusement le nid a été abandonné par le couple une semaine avant l’animation. Sans doute une prédation des œufs ou des poussins par des pies ou corneilles noires. Décidément par de chance cette année ! Où l’on voit que mener à terme une nichée n’est pas une chose facile !
Nous envisagions enfin de vous montrer des gnous, mais nous avons abandonné bien vite cette idée… comme quoi on a la tête sur les épaules, à FALCO !
Par contre, les faucons pèlerins (l’emblème de notre association) nous ont offert un beau spectacle le 16 juin. Nous avons tout d’abord retrouvé les parents : un jeu d’enfant évidemment !...Le mâle tout d’abord, bien contrasté :"cire" du bec bien jaune tout comme les serres, gris-clair, poitrine barrée de gris. Il s’est d’ailleurs bien vite "barré". Puis la femelle, plus brune et forte que son gringalet de compagnon, au capuchon noir bien enfoncé sur la tête. Le jeu a consisté ensuite pour les participants à repérer les jeunes pèlerins. Ce qui fut une toute autre paire de manches ! Ils étaient quatre au départ, ces jeunots, quatre adorables boules de duvet blanc sur le nid, "peluches de l’extrême"… et quatre ils furent à prendre leur envol. Mais très vite l’un d’entre eux a manqué à l’appel et a disparu. Accident lors des premiers vols (cela arrive…) ? Parasitisme interne ? Nous ne saurons jamais. Mais quel dommage ! C’était la première fois que quatre jeunes pèlerins avaient été élevés jusqu’aux premiers vols sur la carrière. Le maximum de jeunes que nous ayons eu jusqu’alors étant de trois au mieux.
Un juvénile de faucon pèlerin est parfaitement mimétique avec son environnement : larges rayures noirâtres et longitudinales sur le dessous, dessus brunâtre avec plumes du dos à étroit liseré pâle, couleur ocre de la poitrine et joues "sableuses" sous les moustaches. Il est très difficile de repérer un jeune posé dans la carrière car il a les couleurs de l’ocre et de la roche gréseuse et schisteuse. Ou encore il se confond avec les branches d’arbres et notamment des pins. Il nous a fallu du temps pour les retrouver tous les trois. Deux perchés et dispersés dans les grands pins du site et un autre sur une ligne de taille. Heureusement, ils ont volé par moments, parfois seul, parfois de concert, à deux ou même à trois, criant volontiers alors. Le vol d’un jeune pèlerin est "pataud" : son premier plumage n’est pas encore aussi perfectionné que celui de ses parents, les ailes sont plus larges et arrondies, la queue souvent étalée en vol n’a pas fini sa croissance. Bref ils ont encore beaucoup à apprendre, ces juvéniles, bien qu’ils progressent très vite. La Nature se chargera de leur fournir une "carlingue" plus sophistiquée dans les 6 à 8 mois suivants, adaptée à la vitesse et aux acrobaties aériennes. Hormis ce vol très différent de celui des adultes, un jeune en vol est reconnaissable à la barre transversale qui borde l’extrémité de sa queue. Nous avons eu droit à des "vols-jeux" entre ces adolescents : poursuites, quelques loopings et même du "serres à serres". « À quoi ça "serres à serres" que les jeunes y se décarcassent » ? Hé ben, ça sert à apprendre tout en jouant : les techniques de chasse, celle de passage de proie en vol, les poursuites également, tous moyens bien utiles lorsque les couples sont formés. Il s’agit d’un apprentissage ludique qui va voir au fil des jours le vol progresser considérablement (avant l’émancipation au bout de deux mois), qu’il soit battu ou plané. Parmi ces jeunes, on n’a donc plus que deux mâles cette année et une femelle. Ils sont faciles à différencier, la femelle étant plus grosse d’un tiers que le mâle. D’où le nom de « tiercelet » pour ces derniers. Ceci n’est pas un hasard et permet que mâle et femelle ne soient pas en compétition alimentaire hors cycle de reproduction, le mâle s’attaquant à des oiseaux plus petits que la femelle. L’évolution a bien fait les choses : pas de concurrence intra spécifique ! Nous avons même pu observer une "chasse-jeu" par la jeune femelle qui a poursuivi en vol un pic vert et à bien failli le "cravater".
Un seul regret cependant le temps de notre observation : nous n’avons pas eu la chance d’observer comme la fois précédente avec l’Association de Crozon, un apport de proie aux jeunes par les adultes avec passage de la proie en vol.
S’agissant des autres espèces, signalons quelques chants de passereaux, quoique la saison des chants soit en passe de s’achever : pouillot véloce, grive musicienne, merle noir, fauvette des jardins (très active encore à chanter), difficile à voir mais des plus "bavardes", fauvette à tête noire (beaucoup plus discrète à présent), chardonneret élégant, tourterelle des bois et l’inénarrable pigeon ramier (au chant un tantinet ronflant et "gonflant"…).
Belle observation également d’une bondrée apivore (visiteuse d’été se nourrissant de larves d’hyménoptères : abeilles, bourdons, frelons…). Vol assez haut, sans doute territorial, voire de parade. Cet oiseau se distingue en vol de la buse variable par ses bandes serrées sur la partie claire du dessous des ailes, et par ses bandes transversales sous la queue, sa silhouette plus fine, sa petite tête et enfin par la position de ses ailes légèrement "tombantes" en vol. Critères que bien sûr tout le monde aura repérés (hin hin hin …).
Un pique-nique en salle a conclu cette matinée, tout près de l’église sur le toit de laquelle chantait le rouge-queue noir. Un passereau qui "déchire" de son chant l’espace sonore. Voilà un oiseau rupestre à l’origine qui a colonisé tours et châteaux au fil du temps et que l’on trouve assez communément dans les vieux villages et bourgs, dans les vieilles pierres, à la recherche de cavités pour nicher. Un commensal de l’homme en quelque sorte. Pour une fois que l’homme fait œuvre utile !...(Patrice Vannier)
Crédit Photo : Agnès Moulin

Quand les Amis de piafs viennent à la rencontre de FALCO...
2 juin 2024
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Suite d'une rencontre fortuite à Camaret-sur-Mer fin avril avec Nicole puis Serge, nous avions échangé sur la possibilité de faire se rencontrer nos 2 associations !!!
De fait, le dimanche 02 juin sous un soleil radieux, 8 passionnés de l'association Finistérienne "Les amis des piafs" basée à Camaret-sur-Mer sont venus à notre rencontre pour passer une journée d'échanges et de partage à SMP.
L'accueil a eu lieu près de la mairie avant de nous diriger vers la carrière où nous attendait Yann déjà posté...!!!
Un café de bienvenue sur le site du clos pointu nous a permis de faire plus ample connaissance tout en observant nos 4 jeunes faucons encore sur l'aire...certains exerçant déjà leurs ailes en prévision de leurs premiers vols qui auront lieu finalement quelques jours plus tard.
Nous avons pu observer le passage de proie, puis le nourrissage des jeunes...un moment apprécié de tous.
Une Bondrée apivore a fait une incursion fugace sur le territoire de nos pèlerins sans les inquiéter.
Le pique-nique fut pris également sur le site du Clos pointu avant de nous diriger vers la zone des busards vers la Noé Blanche.
Préalablement, nous avons pu observer le couple d'Élanions blancs à distance raisonnable, la femelle sur le nid et le male branché puis en vol pour défendre son territoire des quelques corneilles qui s'approchaient.
Pour les Busards cendrés et Saint-Martin, un coup de malchance...!!! Ce milieu d'après-midi étant sans doute moins propice à leurs déplacements, la chaleur, la faute a pas de chance...bref et malheureusement sans pouvoir en observer aucun !!!
Patrice nous a ensuite emmené découvrir un site de nidification d'un couple de faucons hobereaux. La femelle discrète couvant sur le nid et le mâle plutôt en mode invisible, certainement en chasse quelque part !!!
Une photo souvenir devant la salle Gauguin a clôturé cette journée. Un tirage de l'un de nos pèlerins a été offert à Serge, président de l'association "LADP" par Yann Le Hegarat.
Une journée très riche en échanges sur les oiseaux bien sûr, mais aussi de partage sur le matériel d'observation, de photographie animalière entre autre....
Déjà quelques idées à venir afin de nous déplacer vers le "bout de la terre" afin de poursuivre ce 1er échange. (Jean-Charles Granier)

Crédit Photo : Agnès Moulin

Crédit Photo : Jean Lesourd
Landes de Cojoux
25 mai 2024
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Observations un peu laborieuses en début de matinée mais elle s'est très bien terminée avec des espèces plus rares : Pipit des arbres, Milan noir, Pic noir vu en vol et qui vocalisait bruyamment, Bondrée apivore et pour terminer au pied des menhirs notre Fauvette pichou que nous avions cherchée toute la matinée. Au final 39 espèces ont été observées. (Jean Lesourd)
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Crédit Photo : Jean Lesourd

Crédit Photo : Patrice Vannier
Marais de Rieux
13 avril 2024
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Conditions météorologiques : excellentes : relativement peu de vent, beau soleil.
Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues lors de cette sortie (un tableau est joint), mais les plus intéressantes ou spectaculaires.
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La mare des Robeaux, point de départ de notre balade est très en eau cette année. Juste quelques passereaux sur les rives, dont la bouscarle de Cetti, inféodée aux zones humides, déjà présentée lors d’un précédent compte-rendu : vous savez, celle qui chante nerveusement et brusquement : beaucoup de gueule, certes, mais ne se laisse pas voir facilement. "Cetti" petite brunette rousse a les côtés de la gorge blancs, queue souvent relevée à 45°. Vu aussi un couple de verdiers d’Europe : verdâtres, jaunes avec barre alaires jaune-vif pour le mâle. Son chant ressemble à s’y méprendre au son de la bille en bois des sifflets d’autrefois. Bec conique de granivore, queue échancrée, dodu à souhait faisant les délices des éperviers d’Europe en hiver sur les mangeoires. Le verdier est une espèce dont l’effectif régresse peu à peu, contrairement aux apparences sur les mangeoires trompeuses. Par contre, sur cette mare qui recèle des espèces rares lorsqu’elle n’est pas très en eau, sur les vases alentours, une pléthore de ragondins ont été observés : peu farouches, mammifères pandémiques, squattant tous les milieux, détruisant les berges, "croûteurs" de roseaux et plantes aquatiques diverses et variées. Une vraie calamité !
Du côté des ardéidés, nous avons vu, souvent en vol, parfois posés, quelques représentants de cette famille : héron gardebœufs (qui profite du réchauffement climatique), héron cendré, aigrette garzette (aux pieds jaunes), déjà décrite lors d’une précédente sortie, grande aigrette (vue de loin) à la belle envergure et au cou mince et très long : le genre de truc à faire des nœuds avec !...
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Les rapaces nous ont offert un très beau spectacle : un couple de milans noirs observé à la fois en vol et posé, dont l’un des membres a même amené un branchage sur une ébauche de nid : ce rapace très abondant au sud de la Loire aux beaux jours se fait plus rare en Bretagne. Il y est d’apparition plutôt récente (10 à 15 ans) et voit peu à peu ses effectifs augmenter au printemps dans notre région, notamment dans les marais de Rieux, Gannedel, les bords de Vilaine. C’est un visiteur d’été qui hiverne en Afrique du Nord. Très opportuniste, il se nourrit de charognes (poissons, petits mammifères, déchets pris le long des routes et/ou des cours d’eau). Reconnaissable en vol à sa queue échancrée à son extrémité, beaucoup moins large aussi que celle de la buse variable, à ses ailes coudées, à sa couleur globalement sombre mais avec des taches grisâtres à blanchâtres sous les ailes en vol et vers leur extrémité. Un couple de busards des roseaux : cette espèce est typique des zones humides et très opportuniste : il "fait feu de toute proie" petits oiseaux, micromammifères, insectes, oisillons d’espèces aquatiques, batracien. Hivernant en Espagne et Afrique, ce rapace se sédentarise de plus en plus sur la côte atlantique et jusqu’en Bretagne. Le mâle arbore des couleurs contrastées sur le dessus de ailes que ce soit en vol ou posé : Pointes des ailes noires, dessus des ailes gris-clair et dos marron, dessous très clair. Femelle brune avec la tête et les épaules pâles, dessous gris-brun. Nous avons eu le loisir de les voir survoler prairies humides et roselières, à l’affût de la moindre proie potentielle ou encore "fichés" sur des piquets de clôture. Bien souvent entourés de vanneaux huppés, nicheurs au sol, qui unissent leur vol pour importuner et harceler ces rapaces et les amener à s’éloigner.
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Parmi les espèces paludicoles (qui vivent et nichent dans les marais et zones humides), certains (mais pas tous) ont pu admirer la gorgebleue à miroir, en moins grand nombre hélas qu’à Gannedel, plus furtive et discrète cette fois-ci. Chant clair et "métallique" mais guère entendu. Souvent postée en haut d’un phragmite ou d’un buisson type saule. Une silhouette de rouge-gorge mais avec la gorge bleue cernée de noir et rouille, un "miroir" blanc (petite tache blanche) étant visible au niveau de la gorge (roux chez la sous-espèce nordique). Queue souvent à 45°. Visiteuse d’été nichant au sol dans des touffes d’herbe. Oiseau capable d’enrichir son chant par l’imitation de strophes d’espèces voisines. Nous avons beaucoup plus fréquemment observé le phragmite des joncs : lui encore visiteur d’été, qui vient d’arriver et commence d’emblée par délimiter son territoire en chantant ou encore en s’élevant de quelques mètres avant de se laisser retomber sur le buisson d’où il était parti ou à proximité (il fait pareil pour le vol nuptial). Bien teigneux avec ses concurrents de la même espèce ! Oiseau plutôt terne à dire vrai : brun-roux vaguement strié sur le dos, clair sur le dessous mais surtout reconnaissable à son sourcil chamoisé très visible et contrastant avec le sombre du dessus du crâne… et à son chant en "style télégraphique" (son "morse" à lui…) : phrase assez longue au débit rapide, entrecoupé de trilles caractéristiques. Citons pour l’anecdote une rousserolle effarvatte, autre oiseau emblématique des marais, qui a été observée très furtivement et de loin. Autre adepte du "morse", et bien plus encore que le phragmite, tant son phrasé est interminable.
Un seul bruant paludicole a été vu dans une petite roselière, mais de très près : le bruant des roseaux : oiseau au bec conique (on est granivore ou on ne l’est pas…), nichant lui-aussi au sol. Nous n’avons vu qu’un mâle : "cagoule" noire sur la tête, tour de cou blanc et moustaches blanches sur fond noir, poitrine noire, dos brun rayé de noir. Se tient le plus souvent sur la tête d’un roseau ou en haut d’un petit buisson. Les femelles ressemblent au moineau mais ont la gorge blanche encadrée de noir.
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Et deux canards souchets mâles "dans la lorgnette" ! Au repos parmi les vanneaux : nicheurs possibles surveillant peut-être la couvaison des œufs par leurs femelles respectives non loin de là, au sein de la colonie de vanneaux huppés. Très beaux canards que ces mâles de souchet ! : Tête verte, œil jaune doré, bec disproportionné (« ce n’est plus un bec, c’est une péninsule !» aurait écrit Edmond Rostand. Bande pectorale rousse, arrière-train noir. Chez les canards, les mâles vont commencer à perdre leurs couleurs vives pour prendre un "plumage d’éclipse", beaucoup plus terne, brun à beige le plus souvent, de façon à mieux se confondre avec l’environnement une fois les couples appariés, histoire de ne pas attirer les prédateurs sur la nichée.
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Traquet motteux "dans les mirettes" ! Trois individus différents : oiseau visiteur d’été qui apprécie les milieux ouverts et que l’on trouve de passage dans les marais, lors de sa migration pré ou post nuptiale, mais aussi dans les champs labourés caillouteux : nicheur en Scandinavie, Est de l’Europe, mais aussi Îles britanniques, Islande et enfin en Bretagne (Finistère Nord et Sud), le plus souvent dans les amas de pierre en bord de mer, le long des sentiers côtiers avec zones herbeuses. Nous, on les a vus donc de passage (ils ont passé l’hiver au nord et à l’Ouest de l’Afrique) : hop ! Une petite halte pour se refaire une santé, récupérer un peu de nourriture (insectes) et ainsi refaire le plein de carburant (le baril de moustiques est heureusement pour lui au plus bas…). Mâle : chamois roussâtre à orangé sur le ventre, dos gris, ailes noires, tête bariolée de noir, puis blanc et gris. Reconnaissable de face grâce aux couleurs précitées. En vol, croupion blanc très visible. Femelles assez colorées mais plus ternes, brunes et non grises. Au sol, oiseau assez haut sur pattes, droit comme un "i", se déplaçant comme un "automate" : quelques pas et se redresse, quelques pas et se redresse… vigilant mais pas si farouche que cela.
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Cerise sur le gâteau à présent : vous trouverez en pièce jointe la superbe photo d’une bergeronnette printanière faite par Jean Lesourd, "le roi de la digiscopie". Cette espèce est une visiteuse d’été (migratrice donc) : elle affectionne les prairies humides dès le printemps, à son retour d’Afrique. Sa queue est moins longue que celle de la très commune bergeronnette grise mais la printanière tranche surtout par ses couleurs par rapport à sa cousine : poitrine et ventre jaune citron, dos vert-olive, tête gris-ardoisé en contraste avec le sourcil blanc. Femelle moins colorée. C’est assurément un mâle qui s’est peu à peu rapproché de nous pour se percher assez près sur un piquet. Oiseau qui niche au sol. Les mâles peuvent avoir jusqu’à 8 motifs de tête différents, correspondant à 8 sous-espèces. Celle-ci est la plus commune (sous-espèce Flava) qui couvre la majeure partie de l’Europe. Que voilà un bon exercice à partir d’un guide de terrain ! Allez, au boulot !...
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Les marais de Gannedel étant inaccessibles, notre plan B (Rieux) a permis tout de même de voir 44 espèces d’oiseaux (voir la liste). L’honneur est sauf !
(Patrice Vannier)
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Crédit Photo : Pierre-Yves Le Bail
Oiseaux de saison
24 février 2024
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Conditions météorologiques : annoncées médiocres, nous avons eu de bonnes conditions finalement, étant sur le terrain quand il ne pleuvait pas (même parfois au soleil !) et dans les voitures lorsqu’il tombait des "cordes". Une sortie "aux petits oignons"…
15 personnes
Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues lors de cette sortie (un tableau de la liste des espèces est joint), mais les plus intéressantes ou spectaculaires.
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"Mise en bouche" : Étang de Bain de Bretagne : il est très en eau cette année. À cela s’ajoutent les conditions climatiques de cet hiver, très douces. Beaucoup d’anatidés ont sans doute préféré hiverner plus au nord. Nous avons été accueillis par une "guirlande lumineuse" de hérons garde-bœufs, "branchés" sur des saules et chênes : un dortoir spectaculaire d’au moins 150 individus qui s’est égaillé un peu plus tard pour aller marauder dans les prairies et pâtures à vaches des environs. Le "clou" de nos observations aura sans conteste été l’hirondelle de rivage. Cet oiseau visiteur d’été (comme toutes les hirondelles) n’est pas le plus commun de cette famille d’oiseaux. Et ce qui est exceptionnel, c’est qu’on l’ait vu avec de l’avance puisque les premiers individus sont aperçus en général au début mars au mieux ! "Avant-gardiste" (seul au demeurant, ce qui est rare chez cette espèce grégaire)) avec une bonne semaine d’avance ! Le réchauffement climatique n’y est bien sûr pas étranger. C’est d’ailleurs souvent dans les zones humides (étangs, rivières, marais) que l’on voit les premières hirondelles en transit migratoire. Pourquoi ? Parce qu’elles contiennent une multitude d’insectes (moustiques, moucherons), belle occasion de refaire un peu de graisse (les moustiques constituant un excellent "carburant"…). Cette pionnière volait au ras de l’eau pour chasser les insectes, allant et venant, crochetant par moments et même s’hydratant à la surface de l’eau. Petite hirondelle brunâtre sur le dessus, bande pectorale brune, séparant la gorge blanche du ventre également blanc. Queue courte. Chez les hirondelles (comme chez beaucoup d’autres espèces d’oiseaux) ce sont les mâles qui arrivent les premiers sur les sites de reproduction, histoire de conquérir les meilleurs territoires en vue de reproduction si affinités. Cet oiseau peu farouche niche en colonie dans des parois sableuses (carrières, bords de mer) où il y creuse son nid. Alors que nous quittions le site et au moment de rentrer dans les voitures, nous avons observé en même temps, sur le même tronc, deux espèces de passereaux bien sympathiques : le tarin des aulnes, tout petit oiseau actif se déplaçant dans les zones humides en bandes dynamiques et bruyantes, volontiers querelleuses, cherchant dans les strobiles (fruits des aulnes), les graines dont il raffole. Oiseau vert vif et vert-olive, jaune avec une calotte noire sur la tête pour les mâles, fines barres alaires jaunes, les femelles étant verdâtres avec de fines barres alaires blanchâtres. Cette espèce hiverne de façon erratique, entre autres chez nous, et se reproduit dans l’Est de l’Europe jusqu’en Russie. Quelle distance pour un si petit oiseau, capable en outre de vivre 11 ans ! Respect ! Le grimpereau des jardins : Lui, ce sont les troncs qu’il affectionne et qu’il arpente dans tous les sens à la recherche de larves d’insectes, d’araignées et autres douceurs logées dans les plis de l’écorce. Oiseau des bois et grands arbres, mimétique et fantomatique, souvent entr’aperçu : couleur écorce parsemée de blanc ; long bec arqué caractéristique, queue rigide qui lui sert de point d’appui sur le tronc. Peu farouche cependant si on ne beugle pas du "Johnny" en sa présence…
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"Premier plat" : Les Grées à Messac (site mégalithique) :
Les Grées sont d’anciennes gravières abandonnées, peu fréquentées, plus ou moins remplies d’eau en fonction des niveaux (élevés cette année) : trous d’eau et petits étangs parsèment ce site, grands arbres enchevêtrés aussi dont certains sont morts et constituent des paradis pour insectes xylophages ("bouffeurs" de bois mort) et pour des oiseaux cavernicoles (nichant dans des cavités) ; présence de saules et buissons également. Dans un tel endroit (un "bayou" messacois), cela grouille de vie, notamment au printemps. En cette période de fin d’hiver ça commence théoriquement à être le bon moment pour entendre des pics : vert, épeichette, épeiche et même le peu fréquent pic mar qui est présent sur le site (un peu de travail : à vos guides de terrain !). De ce point de vue, nous avons été déçus : Nous avons entendu sans les voir le pic vert et le pic épeiche (noir, blanc et rouge): le premier au chant caractéristique (rire qui pourrait paraître "moqueur" si on était susceptible…) et le second au cri sec et puissant, qui tambourine également pour délimiter son territoire et intimider ses voisins quand démarre son cycle de reproduction. Observation de bécassines des marais en vol décollant des zones de joncs en périphérie du site. Bien que nos "cousines" d’après la chanson, elles nous ressemblent peu : brun-rayé de clair en vol et long bec droit et effilé, vol en zigzags. Une fois posée, elle est très mimétique. Une petite partie de ces oiseaux sont sédentaires dans notre région mais cette espèce chassable régresse d’une façon générale. L’épervier d’Europe nous a fait l’honneur d’un passage en hauteur au-dessus des arbres : peut-être d’ailleurs un vol territorial, voire de parade. Queue plus longue qu’un faucon crécerelle en vol, ailes larges barrées sur le dessous. Il est la terreur des oiseaux, s’en nourrissant après les avoir poursuivis et saisis en vol, capable de serpenter avec souplesse dans la végétation sans aucun problème. Le martin-pêcheur a été délogé de son affût à notre approche, au-dessus d’une mare. On ne présente plus cette petite "bombinette" bleue et orange en vol. On pourrait citer aussi le tarier pâtre surpris par une partie du groupe dans une prairie à notre arrivée : mâle avec son capuchon noir sur la tête délimité par un collier blanc, poitrine orange, qui affectionne les abords dégagés du site. Oiseau sédentaire qui égaie nos campagnes en hiver.
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"Second plat" : les bords de Vilaine à Langon : l’eau "titillait" les berges mais nous avons pu passer. Et quel second plat ! Occasion de voir deux cigognes blanches. Inutile de décrire ces oiseaux valorisés symboliquement et connus de tous, même des bébés… elles sont arrivées voici trois semaines sur Langon. L’arbre sur lequel elles nichaient a été abattu par une des tempêtes automnales mais gageons qu’elles nicheront à proximité (elles ne dédaignent pas les grands peupliers nombreux dans le secteur), pour construire en trois ou quatre jours un nid conséquent. Mais le clou de ce site fut assurément l’observation d’un groupe de bihoreaux gris (il a été compté cette année 11 individus répartis sur 30 mètres de berge seulement : 8 adultes et 3 jeunes). Cet ardéidé (famille des hérons) passe depuis trois ans l’hiver à cet endroit précis. Il a des mœurs nocturnes et se repose le jour sur les ripisylves : des formations buissonnantes, herbacées et arborées (de saules ici en l’occurrence)) sur les rives d’un cours d’eau. Considéré comme visiteur d’été, ce petit héron trapu ("au court bec pas emmanché du tout d’un long cou"…) hiverne de plus en plus jusque dans nos régions alors que le gros de la population passe l’hiver en Afrique, où d’ailleurs la sécheresse sévit et la nourriture peut venir à manquer. Mais du fait d’hivers plus doux dans nos contrées et qu’une population niche à présent sur le lac de Grandlieu, l’espèce -quoique rare encore-est en extension : nous la verrons de plus en plus. Adultes : "casquette noire" sur la tête, deux longues plumes à la renverse sur l’arrière du crâne, dos noir et œil rouge (bien visible d’autant que nous n’étions qu’à quarante mètres des oiseaux !). Jeune de 1er hiver parfaitement mimétique: œil orange (bien visible à la longue-vue), brun et beige sur le dos qui est parsemé de taches blanches. Les dortoirs de bihoreaux gris portent bien leur nom : personne ne bouge ou presque : les oiseaux somnolent, économisent leur énergie et entretiennent leur plumage, seul effort de la journée ! Observation encore d’aigrettes garzettes (bec noir, corps blanc, pieds jaunes) et de grandes aigrettes (plus grandes, bec jaune à cette époque, corps blanc et pattes et pieds sombres. Long cou avec lequel on serait tenté de faire des nœuds. Pour finir, vues de notre voiture, une bonne centaine de grives mauvis, grives sibériennes erratiques s’adaptant aux conditions climatiques, fuyant peut-être la petite vague de froid annoncée par la météo ou remontant déjà -qui sait ?- vers leurs zones de reproduction, vu la douceur globale de cet hiver.
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"Trou normand" : étangs du Déron (Saint-Malo de Phily) ; anciennes gravières également :
Ce lieu recèle parfois des espèces peu fréquentes mais n’est guère riche dans l’ensemble. Le but était de voir un canard plongeur, le fuligule morillon : une trentaine d’individus passent l’hiver sur ce site. La population se reproduit majoritairement dans l’Est de l’Europe jusqu’en Russie. Oiseau végétarien et omnivore, ne dédaignant pas les moules d’eau. Les mâles sont très contrastés : blanc et noir (tête violette et irisée par belle lumière), huppe sur la tête, œil jaune. Les femelles ont l’œil jaune mais sont brun-foncé sur le dos et beiges sur les flancs, courte chupette sur la tête. Nous avons pu observer encore un petit grèbe castagneux, couleur de châtaigne : un nerveux celui-là : plongeant constamment, petit bouchon à la surface de l’eau. L’oiseau était un mâle : dos gris-brun foncé et cou marron chocolat. Un chant puissant d’un petit passereau s’est fait entendre : c’était une bouscarle de Cetti : présente toute l’année dans les zones humides : dure à voir, la bougresse, mais occupant bien l’espace sonore ! Assurément la "Castafiore" des passereaux !
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"Troisième plat" : carrière du Clos Pointu à Saint-Malo de Phily :
À tout Seigneur, tout honneur ! Le faucon pèlerin : l’emblème de notre Association. La femelle a été observée furtivement avant de disparaître à notre vue. Mais le mâle s’est laissé mirer un long moment : capuchon noir sur la tête, pattes d’un jaune intense, dos gris-clair, tête ronde (femelle plus foncée sur le dos, capuchon noir plus "enfoncé" sur la tête, pattes jaune terne. Ce couple a remplacé en 2023 le couple précédent dont la femelle était morte de la grippe aviaire et dont le mâle avait disparu. Malgré des tentatives de reproduction en 2023 de ce nouveau couple (accouplements), celle-ci a échoué. En 2024, la veille de notre visite, deux accouplements ont été constatés (merci Jean !) ; Voilà qui est de bon augure pour cette année !
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"Chocolat gourmand" : Un petit chocolat chaud bien mérité et deux chouquettes. Elle n’est pas belle, la vie ?!
Le but de cette sortie dans des Milieux situés à proximité de chez nous était de montrer que la biodiversité peut être à notre porte, dans des "coins" qui ne paient pas de mine, sans qu’il soit besoin d’aller toujours sur des "spots" connus, loin de chez nous. De ce point de vue, c’est réussi car 49 espèces en tout ont été observées sur 5 sites différents (voir la liste) : des plus communes aux peu fréquentes.(Patrice Vannier)
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Crédit Photo : Patrice vannier

Crédit Photo : Pierre-Yves Le Bail
Sortie Estuaire de la Rance
04 février 2024
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Lieux : marais de Châteauneuf d’Ille et Vilaine (réserve naturelle), estuaire de la Rance (Saint-Jouan des Guérets et Saint-Suliac), baie de Lancieux
Conditions météorologiques : temps gris mais luminosité correcte. Un tantinet "frisquet" (en témoigne sur le site la photo du groupe…) durant la matinée…
Marais de Châteauneuf d’Ille et Vilaine (zone en réserve naturelle) : accueil par un chant prématuré de fauvette à tête noire puis par celui puissant et répété d’une bouscarle de Cetti, du genre à vous donner la chair de poule si elle chante alors que vous passez à côté. Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues (un tableau de la liste des espèces est joint). Sur ce site, nous nous arrêterons sur les anatidés (oies, canards) certes un peu lointains mais la luminosité était plutôt bonne et la longue-vue était "en forme" : canards colverts hivernants ; canards pilets : ce canard hiverne en nombre modéré dans l’Ouest et le Sud de l’Europe mais le gros des troupes stationne de l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne durant la mauvaise saison : canard "stylé" à la queue longue et pointue (effilée chez le mâle et qu’on a presque envie "d’épilet"…), tache rouille à l’arrière, épaules et flancs délicatement grisés ; canards souchets trapus à la "drôle de tronche" du fait de leur bec démesurément long, mâles très colorés de vert (tête) marron (flancs) blanc (poitrine), espèce migratrice hivernante jusqu’en Afrique tropicale ; canards siffleurs : hivernants en Afrique mais capables d’ajuster leurs déplacements migratoires (espèce pour laquelle le réchauffement climatique entraîne graduellement un déplacement de son aire de distribution vers le Nord-Ouest et Nord-Est de l’Europe) : "banane" jaunâtre sur la tête marron pour le mâle, corps gris, "miroir" blanc à l’arrière-train, dos et flancs gris, identifiable également au sifflement sonore des mâles. Il était temps de partir car nous commencions à souffrir du "syndrome du canard carpien"…
Plage du Vaillon à Saint-Jouan des Guérets (estuaire de la Rance) : parmi les espèces visibles, ce fut l’occasion de découvrir deux grèbes sympas à observer mais plongeant constamment (oiseaux piscivores) : le grèbe huppé : corps allongé, profilé pour la plongée, cou mince et blanc, dos brun à grisâtre, muni de deux huppes sur la tête, le plus commun des grèbes. En parade, "quand il dit non avec la tête c’est qu’il dit oui avec le cœur" ; grèbe à cou noir : peu fréquent et seulement en hiver, très joli alors en période de reproduction pour le mâle (allez hop ! : à vous de chercher sur un livre…), souvent en petits groupes, noir à gris alors sur les flancs en hiver : de près, œil bien rouge, cou beaucoup moins élancé que celui de son cousin, huppe ou plutôt choupette à peine visible sur la tête arrondie, "encoche" sombre sur les joues pâles, oiseau nicheur en Russie, hivernant pour beaucoup sur la façade Atlantique-Manche, dont la Bretagne. Sale affaire : espèce pouvant être impactée par les marées noires et la grippe aviaire. Avocette élégante : une seule, ce qui est étonnant, cet oiseau étant grégaire : tout le monde connaît l’avocette : long bec recourbé vers le haut qui lui permet de balayer la surface de l’eau à la recherche de petits invertébrés dans les eaux peu profondes ou les vasières. Plumage blanc avec de grandes bandes noires, pattes bleu-clair. De plus en plus d’hivernants en Bretagne. Nous avons également eu la chance (sauf pour eux !) de voir 5 sangliers traversant en panique une prairie et fuyant probablement une battue pour finalement finir par traverser la Rance à la nage avec rapidité (et donc pas à un train de sénateur) ! M. Larcher, Président de l’Assemblée Nationale, et grand chasseur de sanglier lui-même aurait eu bien du mal à les suivre…
Anse du moulin à marée (Saint-Jouan des Guérets) : c’est le domaine des tadornes de Belon, ces canards massifs et migrateurs partiels au plumage bariolé, les mâles arborant un gros tubercule frontal rouge, à la différence des femelles, tête verte, bande pectorale rousse ; bécasseaux variables : en hiver, l’une des espèces les plus abondantes sur notre littoral, petit limicole nichant au Nord et Nord-Ouest de l’Europe (Scandinavie, Ecosse, Islande), très actif sur les vasières, taille d’un étourneau, bec assez long, légèrement arqué vers le bas, plumage gris-brunâtre sur le dessus et blanc sur le dessous en hiver pour les adultes, très grégaire, vols en groupes coordonnés (on appelle cela une « murmuration »), faisant scintiller en vol l’ensemble des oiseaux lors des phases où le ventre blanc apparaît, tels des "luminaires à LED" , contrastant avec le sombre du dos lors des virages; Courlis cendrés : au long bec arqué (très long chez la femelle, long chez le mâle et plus court chez le juvénile) : ventre strié, dos tacheté, dos blanc en vol. Le nom correspond parfaitement à l’onomatopée caractérisant son cri ; Chevalier guignette : un instable celui-là ! : balance constamment du croupion, soit en transit le plus souvent chez nous avant d’hiverner en Afrique, soit (de plus en plus) en hivernage, cris en cascade aigus et caractéristiques en vol, se déplace constamment sur les bords d’étangs, de cours d’eau ou sur les vasières, taille moyenne avec courtes pattes, longue queue, brun-roux sur le dessus, blanc sur le dessous, vole au ras de la surface avec des battements d’ailes nerveux. Chez les guignettes il arrive que les retardataires qui remontent d’hivernage en période prénuptiale croisent l’avant-garde de ceux qui descendent pour l’hivernage en migration postnuptiale ! Spatule blanche : une seule alors que cet oiseau se trouve souvent en groupe. Hiverne régulièrement à présent en Bretagne du fait d’hivers de plus en plus doux et commence même à y nicher. Profitant aussi de l’écrevisse de Louisiane (bien fait pour elle !), crustacé pandémique et problématique qu’elle est capable de boulotter. Grand échassier aux pattes noires, caractéristique par son bec aplati à extrémité jaune chez l’adulte, sa couleur blanche, son vol cou tendu comme la cigogne.
Port de Saint-Suliac (bords de Rance) : assurément l’observation majeure de la journée : le plongeon imbrin : observations peu nombreuses mais régulières de cette espèce hivernante, souvent des individus seuls (nous en avons eu la chance d’en voir deux ensemble). Cette espèce classée « vulnérable » dans la liste des espèces européennes est toutefois en augmentation modérée ; oiseau sombre en hiver sur le dessus et clair sur le dessous, "enfoncé" dans l’eau et qui pourrait laisser penser à un grand cormoran, mais ayant un front abrupt et une calotte plate (visibles de loin) et un bec assez massif, à la différence de celui du grand cormoran. Espèce nichant en Islande et au Groënland ; Harle huppé : observation intéressante également : la France constitue la limite méridionale de son aire d’hivernage, oiseau nichant en Amérique du nord, au Groënland, en Islande et dans le nord de l’Europe : espèce « Quasi menacée », les populations nicheuses déclinant ; bec mince crocheté légèrement à son extrémité, tête verte pour le mâle très clair et avec une grand plage alaire blanche, tête marron pour la femelle au corps gris cendré, double huppe bien visible pour les deux, même à distance. Cette espèce (hélas pour elle !) est sensible à la qualité de l’eau. Pingouin Torda, alias Petit Pingouin : noir et blanc, bec massif, observation de 3 individus (puis plus tard de 5 individus), oiseau "compact" ; il passe l’hiver au large des côtes de la Manche, de l’Atlantique, de la mer du Nord mais ne dédaigne pas s’abriter dans les estuaires et en bord de côtes, en hiver (la preuve à Saint-Suliac puis en bordure du barrage de la Rance !), toutes petites populations nicheuses en Bretagne, oiseau hyper sensible aux pollutions et dégazages divers et variés. On dit merci qui ? Merci homo sapiens sapiens !
Baie de Lancieux : la marée étant basse, la baie n’était qu’une immense vasière et les oiseaux étaient loin : un bel effectif de Bernaches cravant, ces oies sibériennes et groenlandaises noires et grises, assez petites mais très connues et disposant d’un capital de sympathie ; leurs cris caractéristiques chevrotants et nasaux s’entendent de loin ; les oiseaux se reposent sur les vasières dans la journée et vont brouter le soir, s’alimentant notamment de zostères , plantes aquatiques marines se développant en milieu sablo-vaseux (ça tombe bien !). Pluvier argenté : quelques oiseaux sur la vasière, très caractéristiques, hauts sur pattes, se déplaçant par saccades et s’arrêtant net, puis reprenant leur marche, bec court et trapu, plumage gris brun écailleux en hiver, œil marqué d’un sourcil clair, nicheur dans la toundra arctique et hivernant entre autres en Bretagne sur les côtes. Oiseau magnifique en plumage nuptial. Il "pluvier" beaucoup en hiver en Bretagne… Barge à queue noire :grand limicole haut sur pattes, au bec long et presque tout droit, grise en hiver, fouille la vase à la recherche de vers et petits crustacés (d’où le long bec…), large barre alaire blanche en vol, nicheur dans l’Est de l’Europe et en Islande, hivernante chez nous ; Huitrier-pie : grand groupe de ces limicoles bien connus au cri suraigu, plumage blanc et noir, pattes et bec rouge, de même que les yeux, nicheur en Bretagne ; Pipit maritime : petit passereau sédnetaire des bords de mer visible sur les rochers : gris foncé à olivâtre, très strié sur le ventre et les flancs, pattes noires et non couleur chair comme le pipit farlouse.
Anse de la Richardais (toute proche du barrage de la Rance) : chevalier gambette : hivernant très commun chez nous : oiseau brun clair aux pattes orangées à rouge-orangé, jaune orangé chez les juvéniles, poitrine rayée longitudinalement. "On dit qu’ils ont de belles gambettes, c’est vrai" ! Voilà t’y pas que deux gambettes (des mâles probablement) se sont battus littéralement durant deux minutes à coup de bec et d’ailes ! Spectaculaire ! Chevalier aboyeur : hivernant chez nous, haut sur pattes, celles-ci de couleur verdâtre, bec légèrement retroussé vers le haut gris-brun sur le dessus et blanc rayé de sombre sur le dessous.
Journée bien sympa au final. Il ne nous a manqué que des horaires de marée un peu plus favorables, l’idéal eût été d’observer les oiseaux deux heures avant la pleine mer ou deux heures après celle-ci, de façon à observer les oiseaux de plus près. A retenir pour une prochaine sortie en milieu marin ! La liste des espèces observées (Patrice Vannier)