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Crédit Photo : Jean Lesourd

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Crédit Photo : Patrice Vannier

Marais de Rieux
13 avril 2024

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Conditions météorologiques : excellentes : relativement peu de vent, beau soleil.

Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues lors de cette sortie (un tableau est joint), mais les plus intéressantes ou spectaculaires.

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La mare des Robeaux, point de départ de notre balade est très en eau cette année. Juste quelques passereaux sur les rives, dont la bouscarle de Cetti, inféodée aux zones humides, déjà présentée lors d’un précédent compte-rendu : vous savez, celle qui chante nerveusement et brusquement : beaucoup de gueule, certes, mais ne se laisse pas voir facilement. "Cetti" petite brunette rousse a les côtés de la gorge blancs, queue souvent relevée à 45°. Vu aussi un couple de verdiers d’Europe : verdâtres, jaunes avec barre alaires jaune-vif pour le mâle. Son chant ressemble à s’y méprendre au son de la bille en bois des sifflets d’autrefois. Bec conique de granivore, queue échancrée, dodu à souhait faisant les délices des éperviers d’Europe en hiver sur les mangeoires. Le verdier est une espèce dont l’effectif régresse peu à peu, contrairement aux apparences sur les mangeoires trompeuses. Par contre, sur cette mare qui recèle des espèces rares lorsqu’elle n’est pas très en eau, sur les vases alentours, une pléthore de ragondins ont été observés : peu farouches, mammifères pandémiques, squattant tous les milieux, détruisant les berges, "croûteurs" de roseaux et plantes aquatiques diverses et variées. Une vraie calamité !

 

Du côté des ardéidés, nous avons vu, souvent en vol, parfois posés, quelques représentants de cette famille : héron gardebœufs (qui profite du réchauffement climatique), héron cendré, aigrette garzette (aux pieds jaunes), déjà décrite lors d’une précédente sortie, grande aigrette (vue de loin) à la belle envergure et au cou mince et très long : le genre de truc à faire des nœuds avec !...

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Les rapaces nous ont offert un très beau spectacle : un couple de milans noirs observé à la fois en vol et posé, dont l’un des membres a même amené un branchage sur une ébauche de nid : ce rapace très abondant au sud de la Loire aux beaux jours se fait plus rare en Bretagne. Il y est d’apparition plutôt récente (10 à 15 ans) et voit peu à peu ses effectifs augmenter au printemps dans notre région, notamment dans les marais de Rieux, Gannedel, les bords de Vilaine. C’est un visiteur d’été qui hiverne en Afrique du Nord. Très opportuniste, il se nourrit de charognes (poissons, petits mammifères, déchets pris le long des routes et/ou des cours d’eau). Reconnaissable en vol à sa queue échancrée à son extrémité, beaucoup moins large aussi que celle de la buse variable, à ses ailes coudées, à sa couleur globalement sombre mais avec des taches grisâtres à blanchâtres sous les ailes en vol et vers leur extrémité. Un couple de busards des roseaux : cette espèce est typique des zones humides et très opportuniste : il "fait feu de toute proie" petits oiseaux, micromammifères, insectes, oisillons d’espèces aquatiques, batracien. Hivernant en Espagne et Afrique, ce rapace se sédentarise de plus en plus sur la côte atlantique et jusqu’en Bretagne. Le mâle arbore des couleurs contrastées sur le dessus de ailes que ce soit en vol ou posé : Pointes des ailes noires, dessus des ailes gris-clair et dos marron, dessous très clair. Femelle brune avec la tête et les épaules pâles, dessous gris-brun. Nous avons eu le loisir de les voir survoler prairies humides et roselières, à l’affût de la moindre proie potentielle ou encore "fichés" sur des piquets de clôture. Bien souvent entourés de vanneaux huppés, nicheurs au sol, qui unissent leur vol pour importuner et harceler ces rapaces et les amener à s’éloigner.

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Parmi les espèces paludicoles (qui vivent et nichent dans les marais et zones humides), certains (mais pas tous) ont pu admirer la gorgebleue à miroir, en moins grand nombre hélas qu’à Gannedel, plus furtive et discrète cette fois-ci. Chant clair et "métallique" mais guère entendu. Souvent postée en haut d’un phragmite ou d’un buisson type saule. Une silhouette de rouge-gorge mais avec la gorge bleue cernée de noir et rouille, un "miroir" blanc (petite tache blanche) étant visible au niveau de la gorge (roux chez la sous-espèce nordique). Queue souvent à 45°. Visiteuse d’été nichant au sol dans des touffes d’herbe. Oiseau capable d’enrichir son chant par l’imitation de strophes d’espèces voisines. Nous avons beaucoup plus fréquemment observé le phragmite des joncs : lui encore visiteur d’été, qui vient d’arriver et commence d’emblée par délimiter son territoire en chantant ou encore en s’élevant de quelques mètres avant de se laisser retomber sur le buisson d’où il était parti ou à proximité (il fait pareil pour le vol nuptial). Bien teigneux avec ses concurrents de la même espèce ! Oiseau plutôt terne à dire vrai : brun-roux vaguement strié sur le dos, clair sur le dessous mais surtout reconnaissable à son sourcil chamoisé très visible et contrastant avec le sombre du dessus du crâne… et à son chant en "style télégraphique" (son "morse" à lui…) : phrase assez longue au débit rapide, entrecoupé de trilles caractéristiques. Citons pour l’anecdote une rousserolle effarvatte, autre oiseau emblématique des marais, qui a été observée très furtivement et de loin. Autre adepte du "morse", et bien plus encore que le phragmite, tant son phrasé est interminable.

Un seul bruant paludicole a été vu dans une petite roselière, mais de très près : le bruant des roseaux : oiseau au bec conique (on est granivore ou on ne l’est pas…), nichant lui-aussi au sol. Nous n’avons vu qu’un mâle : "cagoule" noire sur la tête, tour de cou blanc et moustaches blanches sur fond noir, poitrine noire, dos brun rayé de noir. Se tient le plus souvent sur la tête d’un roseau ou en haut d’un petit buisson. Les femelles ressemblent au moineau mais ont la gorge blanche encadrée de noir.

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Et deux canards souchets mâles "dans la lorgnette" ! Au repos parmi les vanneaux : nicheurs possibles surveillant peut-être la couvaison des œufs par leurs femelles respectives non loin de là, au sein de la colonie de vanneaux huppés. Très beaux canards que ces mâles de souchet ! : Tête verte, œil jaune doré, bec disproportionné (« ce n’est plus un bec, c’est une péninsule !» aurait écrit Edmond Rostand. Bande pectorale rousse, arrière-train noir. Chez les canards, les mâles vont commencer à perdre leurs couleurs vives pour prendre un "plumage d’éclipse", beaucoup plus terne, brun à beige le plus souvent, de façon à mieux se confondre avec l’environnement une fois les couples appariés, histoire de ne pas attirer les prédateurs sur la nichée.

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Traquet motteux "dans les mirettes" !  Trois individus différents : oiseau visiteur d’été qui apprécie les milieux ouverts et que l’on trouve de passage dans les marais, lors de sa migration pré ou post nuptiale, mais aussi dans les champs labourés caillouteux : nicheur en Scandinavie, Est de l’Europe, mais aussi Îles britanniques, Islande et enfin en Bretagne (Finistère Nord et Sud), le plus souvent dans les amas de pierre en bord de mer, le long des sentiers côtiers avec zones herbeuses. Nous, on les a vus donc de passage (ils ont passé l’hiver au nord et à l’Ouest de l’Afrique) : hop ! Une petite halte pour se refaire une santé, récupérer un peu de nourriture (insectes) et ainsi refaire le plein de carburant (le baril de moustiques est heureusement pour lui au plus bas…). Mâle : chamois roussâtre à orangé sur le ventre, dos gris, ailes noires, tête bariolée de noir, puis blanc et gris. Reconnaissable de face grâce aux couleurs précitées. En vol, croupion blanc très visible. Femelles assez colorées mais plus ternes, brunes et non grises. Au sol, oiseau assez haut sur pattes, droit comme un "i", se déplaçant  comme un "automate" : quelques pas et se redresse, quelques pas et se redresse… vigilant mais pas si farouche que cela.

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Cerise sur le gâteau à présent : vous trouverez en pièce jointe la superbe photo d’une bergeronnette printanière faite par Jean Lesourd, "le roi de la digiscopie". Cette espèce est une visiteuse d’été (migratrice donc) : elle affectionne les prairies humides dès le printemps, à son retour d’Afrique. Sa queue est moins longue que celle de la très commune bergeronnette grise mais la printanière tranche surtout par ses couleurs par rapport à sa cousine : poitrine et ventre jaune citron, dos vert-olive, tête gris-ardoisé en contraste avec le sourcil blanc. Femelle moins colorée. C’est assurément un mâle qui s’est peu à peu rapproché de nous pour se percher assez près sur un piquet. Oiseau qui niche au sol. Les mâles peuvent avoir jusqu’à 8 motifs de tête différents, correspondant à 8 sous-espèces. Celle-ci est la plus commune (sous-espèce Flava) qui couvre la majeure partie de l’Europe. Que voilà un bon exercice à partir d’un guide de terrain ! Allez, au boulot !...

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Les marais de Gannedel étant inaccessibles, notre plan B (Rieux) a permis tout de même de voir 44 espèces d’oiseaux (voir la liste). L’honneur est sauf !

(Patrice Vannier)

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Crédit Photo : Pierre-Yves Le Bail

Oiseaux de saison
24 février 2024

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Conditions météorologiques : annoncées médiocres, nous avons eu de bonnes conditions finalement, étant sur le terrain quand il ne pleuvait pas (même parfois au soleil !) et dans les voitures lorsqu’il tombait des "cordes". Une sortie "aux petits oignons"…

15 personnes

Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues lors de cette sortie (un tableau de la liste des espèces est joint), mais les plus intéressantes ou spectaculaires.

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"Mise en bouche" : Étang de Bain de Bretagne : il est très en eau cette année. À cela s’ajoutent les conditions climatiques de cet hiver, très douces. Beaucoup d’anatidés ont sans doute préféré hiverner plus au nord. Nous avons été accueillis par une "guirlande lumineuse" de hérons garde-bœufs, "branchés" sur des saules et chênes : un dortoir spectaculaire d’au moins 150 individus qui s’est égaillé un peu plus tard pour aller marauder dans les prairies et pâtures à vaches des environs. Le "clou" de nos observations aura sans conteste été l’hirondelle de rivage. Cet oiseau visiteur d’été (comme toutes les hirondelles) n’est pas le plus commun de cette famille d’oiseaux. Et ce qui est exceptionnel, c’est qu’on l’ait vu avec de l’avance puisque les premiers individus sont aperçus en général au début mars au mieux ! "Avant-gardiste" (seul au demeurant, ce qui est rare chez cette espèce grégaire)) avec une bonne semaine d’avance ! Le réchauffement climatique n’y est bien sûr pas étranger. C’est d’ailleurs souvent dans les zones humides (étangs, rivières, marais) que l’on voit les premières hirondelles en transit migratoire. Pourquoi ? Parce qu’elles contiennent une multitude d’insectes (moustiques, moucherons), belle occasion de refaire un peu de graisse (les moustiques constituant un excellent "carburant"…). Cette pionnière volait au ras de l’eau pour chasser les insectes, allant et venant, crochetant par moments et même s’hydratant à la surface de l’eau. Petite hirondelle brunâtre sur le dessus, bande pectorale brune, séparant la gorge blanche du ventre également blanc. Queue courte. Chez les hirondelles (comme chez beaucoup d’autres espèces d’oiseaux) ce sont les mâles qui arrivent les premiers sur les sites de reproduction, histoire de conquérir les meilleurs territoires en vue de reproduction si affinités. Cet oiseau peu farouche niche en colonie dans des parois sableuses (carrières, bords de mer) où il y creuse son nid. Alors que nous quittions le site et au moment de rentrer dans les voitures, nous avons observé en même temps, sur le même tronc, deux espèces de passereaux bien sympathiques : le tarin des aulnes, tout petit oiseau actif se déplaçant dans les zones humides en bandes dynamiques et bruyantes, volontiers querelleuses, cherchant dans les strobiles (fruits des aulnes), les graines dont il raffole. Oiseau vert vif et vert-olive, jaune avec une calotte noire sur la tête pour les mâles, fines barres alaires jaunes, les femelles étant verdâtres avec de fines barres alaires blanchâtres. Cette espèce hiverne de façon erratique, entre autres chez nous, et se reproduit dans l’Est de l’Europe jusqu’en Russie. Quelle distance pour un si petit oiseau, capable en outre de vivre 11 ans ! Respect ! Le grimpereau des jardins : Lui, ce sont les troncs qu’il affectionne et qu’il arpente dans tous les sens à la recherche de larves d’insectes, d’araignées et autres douceurs logées dans les plis de l’écorce. Oiseau des bois et grands arbres, mimétique et fantomatique, souvent entr’aperçu : couleur écorce parsemée de blanc ; long bec arqué caractéristique, queue rigide qui lui sert de point d’appui sur le tronc. Peu farouche cependant si on ne beugle pas du "Johnny" en sa présence…

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"Premier plat" : Les Grées à Messac (site mégalithique) :

Les Grées sont d’anciennes gravières abandonnées, peu fréquentées, plus ou moins remplies d’eau en fonction des niveaux (élevés cette année) : trous d’eau et petits étangs parsèment ce site, grands arbres enchevêtrés aussi dont certains sont morts et constituent des paradis pour insectes xylophages ("bouffeurs" de bois mort) et pour des oiseaux cavernicoles (nichant dans des cavités) ; présence de saules et buissons également. Dans un tel endroit (un "bayou" messacois), cela grouille de vie, notamment au printemps. En cette période de fin d’hiver ça commence théoriquement à être le bon moment pour entendre des pics : vert, épeichette, épeiche et même le peu fréquent pic mar qui est présent sur le site (un peu de travail : à vos guides de terrain !). De ce point de vue, nous avons été déçus : Nous avons entendu sans les voir le pic vert et le pic épeiche (noir, blanc et rouge): le premier au chant caractéristique (rire qui pourrait paraître "moqueur" si on était susceptible…) et le second au cri sec et puissant, qui tambourine également pour délimiter son territoire et intimider ses voisins quand démarre son cycle de reproduction. Observation de bécassines des marais en vol décollant des zones de joncs en périphérie du site. Bien que nos "cousines" d’après la chanson, elles nous ressemblent peu : brun-rayé de clair en vol et long bec droit et effilé, vol en zigzags. Une fois posée, elle est très mimétique. Une petite partie de ces oiseaux sont sédentaires dans notre région mais cette espèce chassable régresse d’une façon générale. L’épervier d’Europe nous a fait l’honneur d’un passage en hauteur au-dessus des arbres : peut-être d’ailleurs un vol territorial, voire de parade. Queue plus longue qu’un faucon crécerelle en vol, ailes larges barrées sur le dessous. Il est la terreur des oiseaux, s’en nourrissant après les avoir poursuivis et saisis en vol, capable de serpenter avec souplesse dans la végétation sans aucun problème. Le martin-pêcheur a été délogé de son affût à notre approche, au-dessus d’une mare. On ne présente plus cette petite "bombinette" bleue et orange en vol. On pourrait citer aussi le tarier pâtre surpris par une partie du groupe dans une prairie à notre arrivée : mâle avec son capuchon noir sur la tête délimité par un collier blanc, poitrine orange, qui affectionne les abords dégagés du site. Oiseau sédentaire qui égaie nos campagnes en hiver.

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"Second plat" : les bords de Vilaine à Langon : l’eau "titillait" les berges mais nous avons pu passer. Et quel second plat ! Occasion de voir deux cigognes blanches. Inutile de décrire ces oiseaux valorisés symboliquement et connus de tous, même des bébés… elles sont arrivées voici trois semaines sur Langon. L’arbre sur lequel elles nichaient a été abattu par une des tempêtes automnales mais gageons qu’elles nicheront à proximité (elles ne dédaignent pas les grands peupliers nombreux dans le secteur), pour construire en trois ou quatre jours un nid conséquent. Mais le clou de ce site fut assurément l’observation d’un groupe de bihoreaux gris (il a été compté cette année 11 individus répartis sur 30 mètres de berge seulement : 8 adultes et 3 jeunes). Cet ardéidé (famille des hérons) passe depuis trois ans l’hiver à cet endroit précis. Il a des mœurs nocturnes et se repose le jour sur les ripisylves : des formations buissonnantes, herbacées et arborées (de saules ici en l’occurrence)) sur les rives d’un cours d’eau. Considéré comme visiteur d’été, ce petit héron trapu ("au court bec pas emmanché du tout d’un long cou"…) hiverne de plus en plus jusque dans nos régions alors que le gros de la population passe l’hiver en Afrique, où d’ailleurs la sécheresse sévit et la nourriture peut venir à manquer. Mais du fait d’hivers plus doux dans nos contrées et qu’une population niche à présent sur le lac de Grandlieu, l’espèce -quoique rare encore-est en extension : nous la verrons de plus en plus. Adultes : "casquette noire" sur la tête, deux longues plumes à la renverse sur l’arrière du crâne, dos noir et œil rouge (bien visible d’autant que nous n’étions qu’à quarante mètres des oiseaux !). Jeune de 1er hiver parfaitement mimétique: œil orange (bien visible à la longue-vue), brun et beige sur le dos qui est parsemé de taches blanches. Les dortoirs de bihoreaux gris portent bien leur nom : personne ne bouge ou presque : les oiseaux somnolent, économisent leur énergie et entretiennent leur plumage, seul effort de la journée ! Observation encore d’aigrettes garzettes (bec noir, corps blanc, pieds jaunes) et de grandes aigrettes (plus grandes, bec jaune à cette époque, corps blanc et pattes et pieds sombres. Long cou avec lequel on serait tenté de faire des nœuds. Pour finir, vues de notre voiture, une bonne centaine de grives mauvis, grives sibériennes erratiques s’adaptant aux conditions climatiques, fuyant peut-être la petite vague de froid annoncée par la météo ou remontant déjà -qui sait ?- vers leurs zones de reproduction, vu la douceur globale de cet hiver.

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"Trou normand" : étangs du Déron (Saint-Malo de Phily) ; anciennes gravières également :

Ce lieu recèle parfois des espèces peu fréquentes mais n’est guère riche dans l’ensemble. Le but était de voir un canard plongeur, le fuligule morillon : une trentaine d’individus passent l’hiver sur ce site. La population se reproduit majoritairement dans l’Est de l’Europe jusqu’en Russie. Oiseau végétarien et omnivore, ne dédaignant pas les moules d’eau. Les mâles sont très contrastés : blanc et noir (tête violette et irisée par belle lumière), huppe sur la tête, œil jaune. Les femelles ont l’œil jaune mais sont brun-foncé sur le dos et beiges sur les flancs, courte chupette sur la tête. Nous avons pu observer encore un petit grèbe castagneux, couleur de châtaigne : un nerveux celui-là : plongeant constamment, petit bouchon à la surface de l’eau. L’oiseau était un mâle : dos gris-brun foncé et cou marron chocolat.  Un chant puissant d’un petit passereau s’est fait entendre : c’était une bouscarle de Cetti : présente toute l’année dans les zones humides : dure à voir, la bougresse, mais occupant bien l’espace sonore ! Assurément la "Castafiore" des passereaux !

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"Troisième plat" : carrière du Clos Pointu à Saint-Malo de Phily :

À tout Seigneur, tout honneur ! Le faucon pèlerin : l’emblème de notre Association. La femelle a été observée furtivement avant de disparaître à notre vue. Mais le mâle s’est laissé mirer un long moment : capuchon noir sur la tête, pattes d’un jaune intense, dos gris-clair, tête ronde (femelle plus foncée sur le dos, capuchon noir plus "enfoncé" sur la tête, pattes jaune terne. Ce couple a remplacé en 2023 le couple précédent dont la femelle était morte de la grippe aviaire et dont le mâle avait disparu. Malgré des tentatives de reproduction en 2023 de ce nouveau couple (accouplements), celle-ci a échoué. En 2024, la veille de notre visite, deux accouplements ont été constatés (merci Jean !) ; Voilà qui est de bon augure pour cette année !

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"Chocolat gourmand" : Un petit chocolat chaud bien mérité et deux chouquettes. Elle n’est pas belle, la vie ?!

Le but de cette sortie dans des Milieux situés à proximité de chez nous était de montrer que la biodiversité peut être à notre porte, dans des "coins" qui ne paient pas de mine, sans qu’il soit besoin d’aller toujours sur des "spots" connus, loin de chez nous. De ce point de vue, c’est réussi car 49 espèces en tout ont été observées sur 5 sites différents (voir la liste) : des plus communes aux peu fréquentes.(Patrice Vannier)

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Crédit Photo : Patrice vannier

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Crédit Photo : Pierre-Yves Le Bail

Sortie Estuaire de la Rance
04 février 2024

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Lieux : marais de Châteauneuf d’Ille et Vilaine (réserve naturelle), estuaire de la Rance (Saint-Jouan des Guérets et Saint-Suliac), baie de Lancieux

Conditions météorologiques : temps gris mais luminosité correcte. Un tantinet "frisquet" (en témoigne sur le site la photo du groupe…) durant la matinée…

Marais de Châteauneuf d’Ille et Vilaine (zone en réserve naturelle) : accueil par un chant prématuré de fauvette à tête noire puis par celui puissant et répété d’une bouscarle de Cetti, du genre à vous donner la chair de poule si elle chante alors que vous passez à côté. Nous n’allons pas décrire toutes les espèces vues ou entendues (un tableau de la liste des espèces est joint). Sur ce site, nous nous arrêterons sur les anatidés (oies, canards) certes un peu lointains mais la luminosité était plutôt bonne et la longue-vue était "en forme" : canards colverts hivernants ; canards pilets : ce canard hiverne en nombre modéré dans l’Ouest et le Sud de l’Europe mais le gros des troupes stationne de l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne durant la mauvaise saison : canard "stylé" à la queue longue et pointue (effilée chez le mâle et qu’on a presque envie "d’épilet"…), tache rouille à l’arrière, épaules et flancs délicatement grisés ; canards souchets trapus à la "drôle de tronche" du fait de leur bec démesurément long, mâles très colorés de vert (tête) marron (flancs) blanc (poitrine), espèce migratrice hivernante jusqu’en Afrique tropicale ; canards siffleurs : hivernants en Afrique mais capables d’ajuster leurs déplacements migratoires (espèce pour laquelle le réchauffement climatique entraîne graduellement un déplacement de son aire de distribution vers le Nord-Ouest et Nord-Est de l’Europe) : "banane" jaunâtre sur la tête marron pour le mâle, corps gris, "miroir" blanc à l’arrière-train, dos et flancs gris, identifiable également au sifflement sonore des mâles. Il était temps de partir car nous commencions à souffrir du "syndrome du canard carpien"… 

Plage du Vaillon à Saint-Jouan des Guérets (estuaire de la Rance) : parmi les espèces visibles, ce fut l’occasion de découvrir deux grèbes sympas à observer mais plongeant constamment (oiseaux piscivores) : le grèbe huppé : corps allongé, profilé pour la plongée, cou mince et blanc, dos brun à grisâtre, muni de deux huppes sur la tête, le plus commun des grèbes. En parade, "quand il dit non avec la tête c’est qu’il dit oui avec le cœur" ; grèbe à cou noir : peu fréquent et seulement en hiver, très joli alors en période de reproduction pour le mâle (allez hop ! : à vous de chercher sur un livre…), souvent en petits groupes, noir à gris alors sur les flancs en hiver : de près, œil bien rouge, cou beaucoup moins élancé que celui de son cousin, huppe ou plutôt choupette à peine visible sur la tête arrondie, "encoche" sombre sur les joues pâles, oiseau nicheur en Russie, hivernant pour beaucoup sur la façade Atlantique-Manche, dont la Bretagne. Sale affaire : espèce pouvant être impactée par les marées noires et la grippe aviaire. Avocette élégante : une seule, ce qui est étonnant, cet oiseau étant grégaire : tout le monde connaît l’avocette : long bec recourbé vers le haut qui lui permet de balayer la surface de l’eau à la recherche de petits invertébrés dans les eaux peu profondes ou les vasières. Plumage blanc avec de grandes bandes noires, pattes bleu-clair. De plus en plus d’hivernants en Bretagne. Nous avons également eu la chance (sauf pour eux !) de voir 5 sangliers traversant en panique une prairie et fuyant probablement une battue pour finalement finir par traverser la Rance à la nage avec rapidité (et donc pas à un train de sénateur) ! M. Larcher, Président de l’Assemblée Nationale, et grand chasseur de sanglier lui-même aurait eu bien du mal à les suivre…

Anse du moulin à marée (Saint-Jouan des Guérets) : c’est le domaine des tadornes de Belon, ces canards massifs et migrateurs partiels au plumage bariolé, les mâles arborant un gros tubercule frontal rouge, à la différence des femelles, tête verte, bande pectorale rousse ; bécasseaux variables : en hiver, l’une des espèces les plus abondantes sur notre littoral, petit limicole nichant au Nord et Nord-Ouest de l’Europe (Scandinavie, Ecosse, Islande), très actif sur les vasières, taille d’un étourneau, bec assez long, légèrement arqué vers le bas, plumage gris-brunâtre sur le dessus et blanc sur le dessous en hiver pour les adultes, très grégaire, vols en groupes coordonnés (on appelle cela une « murmuration »), faisant scintiller en vol l’ensemble des oiseaux lors des phases où le ventre blanc apparaît, tels des "luminaires à LED" , contrastant avec le sombre du dos lors des virages; Courlis cendrés : au long bec arqué (très long chez la femelle, long chez le mâle et plus court chez le juvénile) : ventre strié, dos tacheté, dos blanc en vol. Le nom correspond parfaitement à l’onomatopée caractérisant son cri ; Chevalier guignette : un instable celui-là ! : balance constamment du croupion, soit en transit le plus souvent chez nous avant d’hiverner en Afrique, soit (de plus en plus) en hivernage, cris en cascade aigus et caractéristiques en vol, se déplace constamment sur les bords d’étangs, de cours d’eau ou sur les vasières, taille moyenne avec courtes pattes, longue queue, brun-roux sur le dessus, blanc sur le dessous, vole au ras de la surface avec des battements d’ailes nerveux. Chez les guignettes il arrive que les retardataires qui remontent d’hivernage en période prénuptiale croisent l’avant-garde de ceux qui descendent pour l’hivernage en migration postnuptiale ! Spatule blanche : une seule alors que cet oiseau se trouve souvent en groupe. Hiverne régulièrement à présent en Bretagne du fait d’hivers de plus en plus doux et commence même à y nicher. Profitant aussi de l’écrevisse de Louisiane (bien fait pour elle !), crustacé pandémique et problématique qu’elle est capable de boulotter. Grand échassier aux pattes noires, caractéristique par son bec aplati à extrémité jaune chez l’adulte, sa couleur blanche, son vol cou tendu comme la cigogne.

Port de Saint-Suliac (bords de Rance) : assurément l’observation majeure de la journée : le plongeon imbrin : observations peu nombreuses mais régulières de cette espèce hivernante, souvent des individus seuls (nous en avons eu la chance d’en voir deux ensemble). Cette espèce classée « vulnérable » dans la liste des espèces européennes est toutefois en augmentation modérée ; oiseau sombre en hiver sur le dessus et clair sur le dessous, "enfoncé" dans l’eau et qui pourrait laisser penser à un grand cormoran, mais ayant un front abrupt et une calotte plate (visibles de loin) et un bec assez massif, à la différence de celui du grand cormoran. Espèce nichant en Islande et au Groënland ; Harle huppé : observation intéressante également : la France constitue la limite méridionale de son aire d’hivernage, oiseau nichant en Amérique du nord, au Groënland, en Islande et dans le nord de l’Europe : espèce « Quasi menacée », les populations nicheuses déclinant ; bec mince crocheté légèrement à son extrémité, tête verte pour le mâle très clair et avec une grand plage alaire blanche, tête marron pour la femelle au corps gris cendré, double huppe bien visible pour les deux, même à distance. Cette espèce (hélas pour elle !) est sensible à la qualité de l’eau. Pingouin Torda, alias Petit Pingouin : noir et blanc, bec massif, observation de 3 individus (puis plus tard de 5 individus), oiseau "compact" ; il passe l’hiver au large des côtes de la Manche, de l’Atlantique, de la mer du Nord mais ne dédaigne pas s’abriter dans les estuaires et en bord de côtes, en hiver (la preuve à Saint-Suliac puis en bordure du barrage de la Rance !), toutes petites populations nicheuses en Bretagne, oiseau hyper sensible aux pollutions et dégazages divers et variés. On dit merci qui ? Merci homo sapiens sapiens !

Baie de Lancieux : la marée étant basse, la baie n’était qu’une immense vasière et les oiseaux étaient loin : un bel effectif de Bernaches cravant, ces oies sibériennes et groenlandaises noires et grises, assez petites mais très connues et disposant d’un capital de sympathie ; leurs cris caractéristiques chevrotants et nasaux s’entendent de loin ; les oiseaux se reposent sur les vasières dans la journée et vont brouter le soir, s’alimentant notamment de zostères , plantes aquatiques marines se développant en milieu sablo-vaseux (ça tombe bien !). Pluvier argenté : quelques oiseaux sur la vasière, très caractéristiques, hauts sur pattes, se déplaçant par saccades et s’arrêtant net, puis reprenant leur marche, bec court et trapu, plumage gris brun écailleux en hiver, œil marqué d’un sourcil clair, nicheur dans la toundra arctique et hivernant entre autres en Bretagne sur les côtes. Oiseau magnifique en plumage nuptial. Il "pluvier" beaucoup en hiver en Bretagne… Barge à queue noire :grand limicole haut sur pattes, au bec long et presque tout droit, grise en hiver, fouille la vase à la recherche de vers et petits crustacés (d’où le long bec…), large barre alaire blanche en vol, nicheur dans l’Est de l’Europe et en Islande, hivernante chez nous ; Huitrier-pie : grand groupe de ces limicoles bien connus au cri suraigu, plumage blanc et noir, pattes et bec rouge, de même que les yeux, nicheur en Bretagne ; Pipit maritime : petit passereau sédnetaire des bords de mer visible sur les rochers : gris foncé à olivâtre, très strié sur le ventre et les flancs, pattes noires et non couleur chair comme le pipit farlouse.

Anse de la Richardais (toute proche du barrage de la Rance) : chevalier gambette : hivernant très commun chez nous : oiseau brun clair aux pattes orangées à rouge-orangé, jaune orangé chez les juvéniles, poitrine rayée longitudinalement. "On dit qu’ils ont de belles gambettes, c’est vrai" ! Voilà t’y pas que deux gambettes (des mâles probablement) se sont battus littéralement durant deux minutes à coup de bec et d’ailes ! Spectaculaire ! Chevalier aboyeur : hivernant chez nous, haut sur pattes, celles-ci de couleur verdâtre, bec légèrement retroussé vers le haut gris-brun sur le dessus et blanc rayé de sombre sur le dessous.

Journée bien sympa au final. Il ne nous a manqué que des horaires de marée un peu plus favorables, l’idéal eût été d’observer les oiseaux deux heures avant la pleine mer ou deux heures après celle-ci, de façon à observer les oiseaux de plus près. A retenir pour une prochaine sortie en milieu marin ! La liste des espèces observées (Patrice Vannier)

 
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